NIGER TIMES INFO

Comme plusieurs études l’ont signalé, la région de Dosso regorge d’énormes potentialités.

Un fait qui se confirme lorsqu’on s’aperçoit que des initiatives se créent avant même l’apport financier des projets et programmes.

A notre sens, bien des personnages ont contribué à la promotion du secteur privé malgré tous les risques que cela présentait, ces derniers ont su le dompter, le viabiliser et le rentabiliser au profit de ceux qui ont fini par s’y adhérer.

Parmi ces personnages auxquels il faut reconnaitre un effort irréprochable, vient Madame Hamidou née Kadi Yarou, couturière de formation et présidente des femmes couturières de la région de Dosso.

Cette association a vu le jour en 1999 à Dosso à un moment où le secteur privé, notamment le domaine de la couture, ne présentait pas assez de certitude pour les acteurs et que la lutte pour la promotion du genre était dans son plein.

Alors, en créant cette association dénommée liliwal, Kadi Yarou et ses camarades étaient animées d’une seule vision : celle de radier totalement la délinquance juvénile chez les jeunes filles déscolarisées ou non scolarisées, car tous les deux cas existaient dans cette contrée où la pauvreté pourrait s’abattre sur des ménages.

Cette vision a très vite été partagée par bon nombre de femmes couturières qui faisaient des sensibilisations pour que les jeunes filles désœuvrées et déscolarisées acceptent d’apprendre le métier de la couture.

C’est dire qu’au tout début, l’association liliwal menait ce combat en solo sans appui aucun et malgré les moyens qui faisaient défaut il lui est arrivé d’obtenir des resultats probants.

Ensuite, comme les premiers resultats étaient visibles et cela pourrait attirer l’attention d’un éventuel partenaire, l’Association Liliwal a fait appel à l’ONG Doubani qui est une organisation locale œuvrant pour le développement de la femme.

Ensuite, ce fut ANIMA SUTURA avec lequel l’Association Liliwal a eu à faire des campagnes de sensibilisation, un peu partout dans la région, par rapport à la planification familiale et à l’espacement de naissance et par rapport aussi à l’utilisation des préservatifs pour éradiquer les grossesses non désirées.

Ce premier accompagnement de ces partenaires a permis à Kadi Yarou et ses camarades de Liliwal de mieux s’organiser pour poursuivre leur mission de mettre un terme à la délinquance juvénile chez la jeune fille.

À travers donc cet objectif, l’association a eu l’idée de créer des ateliers de couture et de recruter des apprenantes sans demander des frais de formation.

Ce projet étant ficelé , une convention de partenariat a été signée avec GIZ dans le cadre d’un renforcement de capacité technique des membres de l’Association Liliwal, cette formation a duré deux ans au cours desquels ce groupement féminin a été bien outillé par rapport aux engagements prévus dans ses démarches , par rapport à l’analyse organisationnelle, à la vie associative, à la création d’entreprise , la gestion des entreprises ; et le canevas de travail qui englobe 5 actions et tout ce qui concerne le développement de la femme , mais aussi sur la discrimination au niveau des organisations féminines.

Après cette formation de GIZ, l’Association Liliwal s’est trouvée capable de travailler en partenariat avec la direction régionale de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant, la direction régionale de la population et l’ONG PLAN NIGER INTERNATIONAL, a noté Kadi Yarou lors d’une interview.

Il faut noter que ces partenaires stratégiques de l’Association Liliwal ont, de par leur concours, donné une bonne orientation des activités de ces femmes couturières de la région en quête du développement local et surtout de leur autonomisation financière, renchérit-elle.

A travers les différentes actions qu’elles mènent pour permettre aux jeunes filles d’avoir une formation de deux ans en couture, tricotage, corsage etc., Kadi Yarou et ses camarades font aussi le plaidoyer à l’endroit de la direction régionale de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant et auprès de l’ONG PLAN NIGER INTERNATIONAL pour permettre à ces apprenantes en fin de formation de trouver un appui en matériels et équipements indispensables à leur installation.

De telles taches qui sont bien maitrisées par l’Association Liliwal ont largement contribué à la promotion de la couture, de l’entreprenariat féminin et de surcroit l’autonomisation financière des femmes couturières de la région.

Ainsi pour offrir plus d’opportunités à ses membres, l’Association Liliwal a signé également une convention de partenariat avec le PRODEC, le FAFPA, L’ONG SWISS CONTACT, cette fois-ci dans le domaine de la transformation agroalimentaire, cosmétique.

L’ONG SWISS CONTACT a beaucoup contribué à la formation des formateurs, à la formation DUAL dans la région de Dosso où il faut compter 50 ateliers DUAL qui ont été équipés par le projet NIG017, a-t-elle indiqué

Avec SWISS CONTACT, précise-t-elle, l’Association Liliwal a fait des formations de renforcement de capacité et aussi des ateliers de perfectionnement au profit des apprenants en fin d’apprentissage.

Puisque cette Association mène à bien toutes ses missions présentant des resultats reluisants, elle a pensé à une diversification des activités pour ainsi se lancer dans la filière de la transformation agroalimentaire.

Maintenant, Nous sommes en train d’orienter les jeunes filles vers les filières industrielles, notamment l’agroalimentaire, a expliqué la présidente de l’Association Liliwal avant d’ajouter que cela fait deux ans que des filles âgées de 15 à 30 ans reçoivent une formation dans les filières agroalimentaires et en vie associative, en groupement d’intérêt économique pour qu’elles puissent s’auto suffire et être des vrais chefs d’entreprises.

Par contre cette association, malgré la motivation de son leader Kadi Yarou, une femme battante, éprouve quelques difficultés dont le manque de son propre local, s’exclame-t-elle.

Surtout qu’à cette date on compte à peu près 150 femmes chefs d’ateliers qui sont membres de Liliwal et dans que chaque atelier il y a 10 à 15 filles, le siège de l’Association s’impose à Nous, a –t-elle soutenu.

Pour le deuxième défi à relever, Kadi Yarou souhaite accompagner les filles après leur formation car, selon elle, former une fille sans l’accompagner revient à faire une formation bidon.

C’est un retour à la case départ lorsque la majorité des femmes du Niger sont issues des ménages pauvres qui ne peuvent même pas subvenir à leurs besoins vitaux, à plus forte raison accompagner leurs enfants en fin de formation, a –t-elle lancé.

C’est pourquoi elle lance un vibrant appel à l’endroit de l’Etat et ses partenaires de venir en aide à cette association féminine dont les missions ont porteuses d’espoir aux femmes de la région de Dosso.

Enfin, elle a remercié le journal NIGER TIMES qui a pensé au groupement liliwal.

Ses sincères remerciements vont à l’endroit de l’Etat, la promotion de la femme et la protection de l’enfant, à SWISS CONTACT, PRODEC, NIG 17, et aussi à FAFPA et tous les partenaires qui continuent de croire à l’autonomisation de la femme.